Critique sociale et justice

Critique sociale et justice, par Alex Demirović

Si la particularité de l’approche marxienne de la critique de l’économie politique est d’évacuer tout motif moral pour justifier la nécessité de l’abolition du capitalisme, l’injustice reste un motif puissant de mobilisation sociale. Dans l’article qui clôture ce cahier, Alex Demirović relève les enjeux de classe qui traversent les discours théoriques et politiques sur la justice.

S’il est bien un frein et refrain de la critique sociale, c’est celui de la « justice », de crier à l’injustice et s’en insurger. Ce moteur de l’action des masses qui paraît infondable par-delà l’idéologie bourgeoise, nous laisse bien souvent dans l’expectative. Et avec raison, puisque paré de ses prétentions universalisantes, il cache bien mal son ancrage historique et social, celui-ci qui justement le transforme parfois en « arme de la critique dont les masses se saisissent » pour faire dérailler l’histoire de la voie tracée par les dominants. Pour ouvrir ces champs d’action et de réflexion, il est nécessaire de mettre à plat tous les enjeux que la notion de justice recouvre. C’est ce que nous propose Alex Demirović dans son article qui déploie son argumentation à travers différentes grandes figures incontournables de la théorie sociale, qu’elles soient libérales ou marxistes. Si la justice est un moment de la forme idéologique qu’est la morale, il ne paraît pas possible de renoncer à prendre position sur ce terrain sans se marginaliser, voire s’exclure, politiquement et moralement.

Paru dans le cahier numéro 3 de la revue (2023/2)

L’autopraxis historique du prolétariat

L’autopraxis historique du prolétariat, par Maximilien Rubel

Dans « L’autopraxis historique du prolétariat », Maximilien Rubel remet en question l’historiographie marxiste traditionnelle d’après laquelle Marx fonderait l’ère du socialisme « scientifique » par opposition à la période de l’utopisme. Il existe en réalité auparavant déjà autant d’éléments pour une analyse scientifique (matérialiste) des rapports sociaux qu’on en distingue dans Marx d’une vision utopique (idéaliste) de la Cité humaine.

Paru dans le cahier numéro 3 de la revue (2023/2).

Frank Engster

Frank Engster, Berlin, a rédigé sa thèse de doctorat Das Geld als Maß, Mittel und Methode. Das Rechnen mit der Identität der Zeit (2014) sur le thème du temps, de l’argent et de la mesure. Il s’intéresse aux différentes lectures – (post-)opéraïste, (post-)structuraliste, forme-analytique, féministe (queer), etc. – de la critique de Marx, en particulier à l’argent en tant que technique et à son lien avec la mesure, la quantification, le temps et la science (naturelle). Certaines de ses publications sont disponibles sur academia.edu.

 

Frank Engster, Berlin, wrote his PhD thesis Das Geld als Maß, Mittel und Methode. Das Rechnen mit der Identität der Zeit (2014) on the subject of time, money and measure. He is interested in the different — (post-)operaist, (post-)structuralist, form-analytic, (queer) feminist etc. — readings of Marx’s critique, especially in money as a technique and its connection with measurement, quantification, time and (natural) science. Some of his publications are on academia.edu.

Le cahier n°3 de la revue paru le 31 mai 2023

Sommaire:

L’énigme de la monnaie. Du lien entre monnaie, mesure, quantification et temps, par Frank Engster
« Les fils invisibles » du capital. Pour une théorie marxiste du pouvoir économique, par Søren Mau
L’autopraxis historique du prolétariat, par Maximilien Rubel
Critique sociale et justice, par Alex Demirovic

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162 pages, format 16 x 24 – parution mai 2023
15 euros + frais de port (2 euros)